الخميس، 18 يوليو 2024

Download PDF | Le voyage d'Outremer: Égypte, Mont Sinai, Palestine. Suivi de la relation de l'ambassade de Domenico Trevisan auprès du Soudan d'Égypte, 1512, Paris 1884.

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408 Pages




INTRODUCTION

Ce volume conlicnl deux relations de voyages faits en Egypte en i) 12, einq années avant la conquête par Sultan Selim et au moment où la prospérité commerciale du Caire recevait une atteinte irrémédiable. Depuis l'époque de sa Jo^ldation par le Caid Djauber, lieutenant du Khalijc Mouizz lidin illah (358-969) , jusqu'aux dernières années du XV' siècle, la capitale de l Egypte, malgré des révolutions et des troubles fréquents, avait été la cité la plus commerçante et la plus riche de l'Orient musulman. Elle fut, pendant toute cette période, l'entrepôt des produits de la Chine, de l'Inde, du Golfe Persique et de l.ljriquc Centrale; ces marchandises, dirigées du Caire sur Alexandrie, étaient transportées en Occident parles J'éni tiens, les Génois et les Catalans. Ce monopole du commerce de l'Asie dura jusqu'au jour où les Portugais doublèrent Je cap de 'lionneEspérance et se rendirent maîtres de l'Océan Indien.















en première ligne, ont retrace l'histoire des innombrables monuments du Caire, mosquées, collèges, palais, établisse- ments charitables et okels servant au dépôt des marchandises; mais ils ont négligé bien des particularités qui auraient aujourd'hui, pour nous, le plus vif intérêt. Rien n'égalerait, en effet, le charme d'une relation détaillée, écrite par un observateur européen qui nous ferait connaitre l'état de l'Égypte aux XIV et XV siècles, et l'aspect du Caire avec ses édifices d'une architecture si élégante et d'une décoration si riche et si variée. Nous aurions pu, en outre, avoir une idée à peu près exacte des produits de l'industrie orientale; ils affluaient alors, de toutes parts, dans la capitale de l'Égypte et les objets qui ont été conservés, excitent aujour- d'hui notre admiration par leur originalité et la délicatesse de leur exécution. De pareils récits nous font malheureusement défaut. Nous ne possédons qu'un petit nombre de relations de voyages faits dans le Levant depuis la chute de la dynastie des Eyyoubites jusqu'au milieu du XIV siècle. Les dissensions qui suivirent la mort de Touranchah (1250), les expédi- tions du sultan Bibars (1260-1277) et de ses successeurs Melik el Manssour Qelaonn (1279-1290) et Melik el Achraf Khalil (1290-1293) contre les colonies franques de Syrie, et enfin, les persécutions suscitées contre les chrétiens par Melik en Nassir Mohammed (1310-1341) éloignèrent les voyageurs et les pèlerins de contrées ravagées par la guerre et dans lesquelles leur sécurité était sans cesse menacée par le fanatisme des musulmans.












Les Francs qui affrontaient les périls d'un séjour ou d'un voyage dans les pays du Levant étaient ou des mar- chands attirés par l'appât du gain, ou des pèlerins soutenus dans leurs épreuves par une foi ardente. C'est à ces derniers surtout que nous sommes redevables des relations que nous ont léguées les XIV et XV siècles. Je ne crois pas inutile' de donner ici la nomenclature des principales d'entre elles et j'y ajouterai l'analyse succincte des pages écrites en 1384 par Frescobaldi et Sigoli et, en 1483, par le dominicain Felix Faber. La description qu'ils nous ont faite du Caire mérite, à mon avis, une mention spéciale. En l'année 1352, un religieux de l'ordre des frères pré- cheurs, originaire de Minden, Otto de Nyenbusen, plus connu sous le nom de Guillaume de Boldensele, se rendit à Jérusalem après avoir traversé l'Égypte et visité le mont Sinay. Il ne séjourna que peu de temps au Caire. Il se borne à mentionner les caravanserails (hospitia) dont les murs étaient couverts de marbres et de mosaïques; les seules marchandises précieuses qu'il cite sont le bois d'aloès et des cornalines de diverses couleurs; mais, comme tous les voya- geurs qui viendront après lui, il décrit avec complaisance les trois éléphants et la girafe ainsi que les singes et les perro- quets qu'il vit au Caire. Il consacre aussi quelques lignes aux mamelouks qui étaient, au nombre de six mille, casernés dans la citadelle. Le récit fait par Guillaume de Boldensele, à son retour d'Orient, excita l'intérêt du cardinal de Talleyrand, et ce prélat l'invita à le faire connaitre et à en rédiger la relation'. Mandeville rapporte dans sa relation un fait qui me semble devoir être relevé. Il prétend que pendant son séjour au Caire (1336), le Soudan qui était à cette époque Melik en Nassir Mohammed, fils de Qelaoun, lui accorda une audience secrète. Il lui demanda des détails sur les diffé- rents États de l'Europe, et il lui fit une critique assez vive et assez juste des mœurs et des usages des peuples chrétiens. Il lui avona qu'il envoyait dans les différentes contrées de la chrétienté des marchands de pierres précieuses, de musc, de baume et de parfums qui, à leur retour, lui fournis- saient les renseignements les plus précis sur tout ce qu'ils avaient observé. L'audience terminée, les émirs et les offi- ciers du Soudan rentrèrent dans la salle. Le prince désigna à Mandeville quatre d'entre eux qui parlaient français; le Soudan s'exprimait aussi en cette langue avec la plus grande facilité'. Je me bornerai à citer le nom du chevalier Rodolphe de Frameynsperg qui traversa l'Égypte dix années plus tard. La relation de son voyage ne nous est parvenue qu'incom- plète et tronquée. A la même époque, le moine franciscain Niccolò da Corbizzo, plus connu sous le nom de Niccolò da Poggibonsi, entreprit le pèlerinage du Saint-Sépulere. Nous lui devons une excellente description des sanctuaires de la Palestine et de la Galilée. 















Il visita aussi le mont Sinay et revint à Gazza; de là il se rendit à Damiette pour s'y embarquer et gagner l'ile de Chypre; il a consacré à Damiette et à ses environs quelques pages qui ne sont pas dépourvues d'intérêt. I.c 13 août 1384, six Florentins appartenant àla faction des Guelfes, Leonardo Frescobaldi, Simoni Sigoli, Giorgio Gucci, Andrea Rinuccini, Santi del Ricco et Antonio di Pagolo Mei partirent de leur ville natale bour se rendre à Venise et s'y embarquer sur la galère qui faisait le voyage d'Alexandrie. Trois d'entre eux nous ont laissé un récit de leurs pérégrinations'. La description qu'ils ont faite de l'Egypte et du Caire mérite d'être analysée : mais je dois tout d'abord faire observer que, depuis le coup de main tenté contre Alexandrie par le roi Pierre de Lusi- gnan (1365) el certains actes de piraterie, des mesures de précautions fort sévères étaient prises à l'égard des résidents et des voyageurs européens. Dans l'année qui précéda l'arrivéc de Sigoli et de ses compagnons, un fait regrettable avait eu lieu à Alexandrie. Nous lisons dans l'histoire de Maqrizy que, pendant le mois de Reby oul ewwel 785 (mai 1383), des Francs, après avoir terminé le chargement de leurs navires, avaient précipitamment quitté le port pendant la muit. Le lendemain matin, les musulmans se mirent à leur poursuite et parvinrent à les rejoindre; il y cut un combat pendant lequel un certain nombre de ceux-ci perdirent la vie, et les survivants durent regagner le port.








Le gouverneur de la ville, l'émir Ballouth, fit arrêter sur-le-champ les négociants francs établis à Alexandrie et mettre toutes leurs marchandises sous séquestre. Sur l'ordre du Sultan, il se rendit immédiatement au Caire pour donner des explications qui furent agréées; il fut revêtu d'une robe d'honneur et confirmé dans le gouvernement de la ville. Frescobaldi nous apprend que lorsque la galère à bord de laquelle il se trouvait fut signalée, on vit se diriger sur elle une germe qui l'accosta. Les gardes qui la montaient enlevèrent la voile et le gouvernail de la galère et la con- duisirent au mouillage dans le port. Lorsqu'elle eut jetė l'ancre, le consul des Français et des pèlerins monta à bord, fit débarquer les voyageurs et les conduisit à la douane où leurs personnes furent fouillées et leurs bagages examinés avec le plus grand soin. Chacun jut obligé de payer deux pour cent sur l'or et Vargent monnayés et la valeur des effets qu'il apportait, et, en plus, un ducat pour l'impôt de la capitation. Le consul était français et avait épousé une femme chrétienne du pays. Il mena à sa demeure Frescobaldi et ses compagnons, et mit à leur disposition quatre chambres qui avaient, pour tout mobilier, des cafas ou cages en branches de dattier sur lesquelles ils étendirent leurs matelas. Frescobaldi fait remarquer que, depuis la tentative du roi Pierre de Chypre, les murs et les tours d'Alexandrie avaient été réparés et les føssés creusés plus profondément. Les étrangers ne pouvaient approcher des monticules qui s'élèvent dans l'enceinte de la ville et sur lesquels les habi- tants avaient cherché un refuge pendant le pillage.











Alexandrie avait, disait-on, une population de soixante mille babitants, musulmans, juifs et chrétiens renégats; elle était gouvernée par un Lamelech (Melik) ayant sous ses ordres une forte garnison composée de Tartares, de Turcs, d'Arabes et de soldats syriens. Le gouverneur occupait un vaste palais construit, selon la tradition, sur l'emplace- ment de celui qu'avaient habité jadis les parents de sainte Catherine. Le consul y conduisit les pèlerins florentins. Après avoir franchi une porte très élevée, ceux-ci traver- sèrent une vaste cour au bout de laquelle était une grande salle ouverte remplie d'officiers et de serviteurs. Quelques- uns se détachèrent pour accompagner le consul et ses hôtes; ils leur firent gravir un large et superbe escalier au som- met duquel s'ouvrait une vaste salle. On leur fit ôter leurs chaussures, et on les introduisit dans cette pièce à l'extrémité de laquelle le gouverneur était assis sur un carreau de soie, les jambes croisées. Il était entouré d'officiers qui se tenaient debout. Le tiers de cette salle était couvert de magnifiques tapis; des coussins d'une merveilleuse beauté étaient placés le long des murs. On avait étendu sur l'espace rapproché de la porte de très belles nattes et des jones marins. « En cet endroit, dit Frescobaldi, on nous fit agenouiller et baiser notre main droite. Nous répétâmes cette cérémonie lorsque nous arrivâmes au tapis, puis lorsque nous fumes près de la place où était assis le gouverneur; celui-ci nous questionna par l'intermédiaire de son drogman sur nos usages et sur nos coutumes, sur les différents États de la chrétienté, et au sujet de l'empereur et du pape. 
















Il nous demanda s'il était vrai que l'empereur n'eût point encore été couronné, et s'il était également exact qu'il y eût deux papes, comme le bruit en courait parmi les gens qui avaient été en Europe. » Au sortir de cette audience, les pèlerins florentins visitèrent la ville, les églises et les lieux con- sacrés par les traditions chrétiennes. La description d'Alexan- drie par Frescobaldi n'offre point un intérêt particulier. Il nous apprend seulement qu'il y acheta, pour les rapporter à Florence, des morceaux d'étoffes de soie ayant la dimen- sion du Saint-Sépulcre; on en couvrait les femmes en couches, et ils avaient la vertu d'alléger les douleurs de Venfantement. A leur départ d'Alexandrie, Frescobaldi et ses amis furent confiés à un interprète qui retournait au Caire et devait les remettre aux mains du grand drogman du Soudan, renégat vénitien ayant épousé une Florentine qui, elle aussi, avait abjuré la foi chrétienne; le 11 octobre, à leur arrivée au Caire, ils furent conduits chez ce dernier. Celui-ci leur assigna une maison pour y loger et y dépo- ser leurs bagages; il leur en coûta quatre ducats par per- sonne. Les renseignements que Frescobaldi nous donne sur les Mamelouks sur les anes que l'on trouve dans toutes les rues pour le service du public, sur le grand nombre des chameaux employés au transport de l'eau du Nil, sur les bazars, les costumes, les croyances et les usages des musulmans, sont les mêmes que ceux qui nous sont fournis par les voyageurs des XV et XVI siècles. Il dit quelques mots, peu exacts, au sujet du Soudan Barqouq. Il prétend que ce prince était Grec d'origine et avait professé le christia- nisme, et que pour qu'il fût proclamé Soudan, son père avait dû embrasser l'islamisme et se faire circoncire. Frescobaldi fait une mention spéciale des bijoutiers dont les boutiques se trouvaient sur la place voisine du palais du Soudan; elles renfermaient d'énormes quantités d'émeraudes, de rubis, de rubis balais, de turquoises et de perles. Messire Andrea Rinucci en acheta un certain nombre d'une belle grosseur; il se proposait de les donner à sa femme à son relour, mais il ne put revoir sa patrie, car il mourut à Damas. Frescobaldi nous fait connaître aussi la valeur des mon- naies ayant cours en Égypte. La pièce d'or qu'il appelle besant valait un ducat et un quart. La pièce d'argent ou daremi (dirbem) équivalait au gros de Venise. La mon- naie decuivre portait le nom de folari (foulous). Au Caire, il en fallait quatre-vingt-dix pour faire un dirhem, mais, dans les autres provinces des États du Soudan, il n'en fallait que trente ou quarante. Les ducats et les gros de Venise étaient la scule monnaie qui, avec celle du pays, cût un cours légal. La description du Caire se termine par l'énumération des églises du Vieux-Caire. Le seul fait digne d'être noté est le suivant: une église dédiée à saint Martin s'élevait entreles deux villes et était affectée au culte arménien. Dans une chapelle de cette église se trouvait la sépulture de la reine, femme de Léon VI de Lusignan, morte au Caire pendant la captivité de son mari'.









La narration de Sigoli n'est pas moins intéressante, car il eut, pendant son séjour au Caire, l'occasion de se lier avec un marchand candiote, nommé Simon, qui, depuis longtemps fixé dans cette ville, lui donna sur le sultan Barqouq des renseignements que je ne crois pas inutile de reproduire ici. « Le Soudan, dit Sigoli, est âgé d'environ quarante-cinq ans; il est doué d'une belle prestance et d'une grande vigueur, et sa courtoisie est extrême. Il entretient à sa cour six mille personnes et plutôt plus que moins. Il porte des vêtements d'une grande richesse et en change trois fois par jour. Quand il les a ôtés, on les serre dans une chambre et il ne les remet plus jamais; il en fait cadeau à ses barons et à ceux de ses officiers auxquels il témoigne le plus d'affection. Le Soudan a sept femmes : lorsqu'elles sortent, elles sont accompagnées par un grand nombre de demoiselles, et chacune a quatre eunuques commis à sa garde; ceux-ci ne les quittent jamais en quelque endroit qu'elles se rendent.







































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